10 recettes pour s'amuser
Ce lundi matin, Bob Bowman s’est envolé vers les Etats-Unis, ému et fier d’avoir vu son poulain accomplir ce pour quoi ils avaient bossé d’arrache-pied depuis trois ans. Un peu inquiet, aussi. L’ancien mentor de Michael Phelps, l’homme aux 23 titres olympiques, ne sait que trop bien ce qui attend Léon Marchand dans les prochains mois. Il le résumait ainsi vendredi soir : « Oh my God… Chaos ! » Le nageur français, qui a répondu aux immenses attentes placées en lui avec ces quatre titres olympiques claqués en six jours devant son public, « va se retrouver dans une situation très différente de ce qu’il a vécu jusqu’à maintenant », prévient son coach américain.
Un nouveau chapitre s’ouvre à partir d’aujourd’hui pour le Toulousain, qui va rester en France jusqu’au mois de décembre. Dans l’immédiat, il va goûter à sa nouvelle popularité dans l’après-midi au club France, puis mardi au Champion’s Park, dans les jardins du Trocadéro. Il sera avec tous ses potes de l’équipe de France mais on peut imaginer qu’il n’y en aura (presque) que pour lui. La « Léonmania » s’est emparée du pays, et même depuis la « bulle » où il s’était réfugié toute la semaine à Nanterre, il a commencé à s’en rendre compte.
« Au fur et à mesure, j’ai vu de plus en plus de vidéos tourner, beaucoup de photos, des choses qui se sont passées à Paris, en France, et même dans le monde, racontait-il dimanche soir, après une dernière médaille de bronze avec les copains du relais faisant de lui le Français le plus médaillé en une édition des JO d’été. C’est assez fou. » Ce week-end, il est devenu un outil de prévention pour la sécurité routière sur les autoroutes du pays, et ça l’a bien fait marrer. « Franchement, c’est drôle ! Je vais bien profiter toute la semaine aux Jeux, on va passer de bons moments ensemble avec l’équipe. »
Quoi qu’il ait imaginé pour ces prochaines semaines, Marchand ne peut être que loin du compte. « Il a pris une place indescriptible dans le sport français, il ne le sait pas encore, considère Florent Manaudou, qui avait connu une déflagration en 2012 avec le combo titre olympique-frère de. Je lui ai dit “mec, tu verras quand tu marcheras dans la rue les prochaines semaines, ce sera différent”. » Tout le monde voudra sa photo, son autographe, son petit mot. Son petit bout de Léon à emporter avec soi. Et ça, jusqu’au plus haut sommet de l’Etat. Ce ne sera pas toujours simple, surtout à 22 ans. La France, en dehors du foot, n’a pas tellement l’habitude d’abriter une légende du sport sous son toit et peut se montrer maladroite.